On n’est pas nécessairement obligé de se rendre à Lourdes pour voir une vierge ou admirer des fac-similés en toc, il suffit parfois de se promener dans une grande ville comme Prague, riche d’un passé art déco et d’une architecture stylisée et baroque pour apercevoir des petits trésors aériens emprisonnés dans le mortier.
Celle-ci, dans sa robe moulante aux prises avec des poissons très insistants nous invite à venir jouer avec des cerceaux. Affublée d’une coiffure au bol en prise avec un cercle et située sous deux poissons du zodiaque, elle déroule un corps anormalement longiligne par l’effet vestimentaire pour nous suggérer une échelle particulière de mesure.
Sa morphologie tient dans le chevauchement de trois cercles avec des vesica piscis, qui servent la construction de l’arbre séphirothique en utilisant ces points d’intersection. La femme ou son archétype symbolique peut alors indiquer une direction de bas en haut comme dans cet exemple mais aussi servir d’alignement par rapport à un nord géographique dans une convention du zodiaque où la belle au sud peut entretenir des relations avec la constellation des poissons ou celle du bélier.
Quelques mots sur le planisphère de Denderah
Cet artéfact égyptien, trouvé dans le temple d’Hathor à Denderah peu restauré depuis Pépi 1 er malgré l’influence grecque et la colonisation tardive des romains, reproduit sur son disque de pierre 72 constellations des 88 constellations référencées par l’actuelle union astronomique en incluant les 12 connues du zodiaque tropical.
Ce planisphère ou représentation de la voute céleste suivant une projection stéréographique a la particularité de réunir sur un même plan circulaire la vue du ciel boréal et austral.
Les figures zodiacales se déroulent suivant une spirale avec un cancer situé au dessus d’un lion qui accompagne une tribu d’humains. Au cours de l’année, les signes observés depuis l’hémisphère nord semblent passer d’une orbite haute à une orbite basse leur donnant ainsi une course spiralée. Le cancer est la constellation que touche le soleil dans sa déclinaison maximale marquant ainsi le solstice d’été et la convention du tropique du cancer sur la sphère terrestre. Lors d’études précédentes, il a été possible de définir une échelle relative à des cercles elliptiques en utilisant une arithmétique géométrique, évoquée dans la table d’émeraude et d’établir une correspondance entre le lion graphique et le sphinx de Guizeh par des relations avec le nombre d’or.
Si, vu depuis le sol terrien, les animaux constellaires semblent se poursuivre d’est en ouest, le soleil a un rendez-vous exclusif chaque mois avec un signe du zodiaque, et la configuration du planisphère de Denderah est celle d’une visite du soleil du côté du scorpion en liaison avec une disparition d’Orion qui a lieu dans le ciel de printemps. Les deux éclipses pouvant être validées à cette époque saisonnière sont là pour rappeler le caractère lunaire et saturnien de Seth. Le planisphère n’est donc pas un quelconque horoscope puisqu’il est ouvert au symbolisme interprétatif du jugement de sahou-osiris (Orion) dans une organisation géométrique définie par le ballet de 7 astres.
On voit dans ce repère plus héliocentrique, un avatar de Ré, le Serpentaire (Ophiuchus) guidé par la lyre d’Hathor assister à une sentence en touchant de son sceptre ouas la couronne de mélilot (Corona Borealis) qui s’adjoint la constellation de la balance à l’époque de l’équinoxe d’automne. Ainsi le tribunal d’Osiris s’appuie sur Râ et les lumières d’Hathor. Dans ce dispositif, la vierge à l’épi est en ligne directe avec la constellation des poissons tandis que la matérialisation de la douat céleste s’articule au sud sur un duo de choc, l’astre Vénus, connue pour avoir guidé les 3 rois mages à l’est dans le mythe chrétien, et Sirius, l’étoile la plus brillante du ciel appartenant à la constellation du Grand Chien dont le dessin évoque plutôt une archère (Neith-Artémis) en charge d’escorter un éclaireur, Sahou-osiris (Orion) qui va tomber dans le piège mortel d’un taureau manipulé par Seth le sombre.
Si Sah, l’homme osirien, dépend d’un référentiel géocentrique pour son tropisme ontologique à travers une croix en X partie d’un chrisme à 60° et déjà renseigné dans des articles précédents, voyons maintenant comment sa proche compagne, Isis ou son archétype virginal peuvent se situer dans cet espace graphique.
Dans ce repère à mettre en parallèle avec le site géométrisé de Guizeh, la femme sur son trône ou la vierge, situées au sud, dépendent d’une série de 3 ou 4 cercles d’ordre 2 pour rejoindre le centre comme le montre la photographie du préambule.
Dans la planche suivante où sont jetées les bases d’un temple céleste centré sur un point voisin du pôle nord de l’écliptique, on remarque que l’épi d’or peut servir d’instrument de connexion avec le rouage des cercles.
Quelques études d’oeuvres picturales (« Naissance de Vénus » de Botticelli notamment) ont montré qu’une étoile pythagoricienne pouvait servir d’intermédiaire à l’ensemencement magique d’un arbre et qu’une vierge avait une vision sur un zodiaque idéal dans le positionnement de sa tête ce qui n’est pas réfuté dans les épreuves graphiques précédentes.
Le planisphère apporte des précisions appréciables également sur une solidarité féminine et une connaissance du pouvoir doré. On a déjà parlé d’Hathor avec sa lyre ou mandoline qui sert de guide à Ré comme si un apex solaire était sous entendu dans ce petit manège. En effet d’après les sources astronomiques le système solaire a l’air de se diriger dans un mouvement de translation vers un point de la sphère céleste situé à proximité de Vega de la Lyre.
Dans la planche 5 un lien relatif au nombre d’or est indiqué entre Vénus, la vierge et la vache Sopdet, servant à établir une étoile géométrique que l’on peut retrouver si on étudie les conjonctions inférieures de Vénus.
En effet, la planète Vénus, prise pour une étoile pour son éclat scintillant et appelée Lucifer par les romains, à savoir le porteur de lumière avant que l’astre ne soit englouti à l’aube par le soleil, a un cycle en rapport avec cette figure si l’on considère ses 5 périodes synodiques et son parcours autour du zodiaque en 8 ans. On remarque dans la planche précédente que le visage de la vierge peut être illuminée dans l’assise d’un triangle divin qui se prolonge jusqu’aux cornes d’un avatar d’Hathor, la vache Sopdet, qui présente sur son crâne cette étoile caractéristique. Actuellement renommée « Licorne », la constellation (Monoceratis) ne présente pas d’étoiles particulièrement brillantes mais a conservé par contre cette particularité pointue et graphique qui ornait jadis le front du bovidé.
On remarque d’après la planche 2 qu’elle est un relai immuable suivant l’astérisme d’hiver et dans une relation possible avec Sirius par la connaissance secrète d’une géométrie sacrée. Dans l’Egypte ancienne, Sopdet ou Sothis pour sa version hellenisée, dont le nom hiéroglyphique comporte un triangle effilé, pouvait personnifier l’étoile Sirius dont le lever héliaque annonçait la crue du Nil et la fertilisation des sols arides. Dans le zodiaque de Denderah, elle fait partie de cette main de Neith (Grand Chien) qui tient un arc, devenu doré quand les grecs l’ont proposé à Artémis.
L’archère Neith arme une flèche lumineuse qui viendra consolider énergétiquement le pouvoir défensif d’un marcheur osirien en sursis ou en demande d’une justice divine. On rappelle que pour les Egyptiens, c’est le taureau qui tue Sah et non pas une Neith-Artémis qui tue par accident Orion.
Si l’image de la vache est vénérée encore maintenant dans le pays hindou, voyons maintenant si le mythe de notre licorne peut nous aider à dénouer certains fils concernant les relations astro-théâtrales de tous ces personnages féminins et comprendre notamment le rôle d’une vierge dans cette pièce mis en scène par Vénus et Sirius.
Mythe de la licorne
Mon but n’est pas d’insister sur le caractère imaginatif de la légende d’autant que son évocation ne se limite pas au monde occidental. La Chine a eu droit a sa licorne ou qilin notamment dans le croisement d’un cheval ou d’une vache et d’un dragon, sous la direction d’un principe mâle et femelle. La bête définie comme auspiscieuse avait la possibilité de se manifester aux sages en raison de sa connaissance de l’élément terre du Tao et sa faculté d’incarner les 4 dimensions cardinales complétées par le haut et le bas.
En occident c’est surtout au moyen-âge qu’elle s’est institutionnalisée en devenant le fer de lance d’un symbolisme chrétien orientée vers l’ascèse et la quintessence de l’amour courtois. C’est donc dans ce contexte avec une résolution assez ésotérique que je propose une étude de la cinquième tapisserie de la dame à la licorne consacrée d’après les spécialistes au sens de la vue.
Description générale
Ce cinquième volet de la tapisserie, fabriqué au début du XVI ème siècle s’adresse au sens de la vision et celui de sa perception si on affine certains réglages.
La vierge assise comme une Isis occupe la partie centrale alors que le lion a investi l’occident et la licorne le secteur oriental mais cette dernière se verrait bien en image inverse du miroir. Deux types d’arbres se distinguent dans cette géographie, un chêne à l’ouest, roi des forêts avec ses glands, symboles de fécondité et de longévité et le houx à l’est en rapport avec le sentiment d’attachement au nouvel an et l’amour fraternel mais avec des baies plutôt toxiques dans leur consommation.
Le personnage du roi des animaux cadre bien avec son environnement végétal et affirme avec autorité le blason d’une famille de nobles, celle des « Le Viste » où figurent 3 croissants de lune. Le lion se tourne vers un chien ressemblant à un lévrier alors que la licorne blanche, au corps équin et à la tête caprine, toute en dévotion, pointe son unicorne vers un point haut et médian.
Différentes constructions
Construction de la roue
La mise en place de ce zodiaque en 12 quartiers s’appuie pour son découpage sur la direction de la bande de l’écu, sur son centrage sur le haut de la tête de la vierge et un diadème supposé, ou sur une gestuelle distinctive comme celle de cette main qui peut tenir un rayon ou de cette queue qui peut faire tourner la roue du destin.
On remarque un axe privilégié lion-renard suivant le bras d’une croix en X. Si on regarde l’image inverse, le lion retrouve sa position à droite comme dans le zodiaque de Denderah suivant une branche du chrisme à 60°, la licorne quittant sa position de Vache Sopdet pour se retrouver en compagnie de Vénus à proximité de la balance. Sur le disque égyptien, le lion a pour signe opposé le verseau avec le poisson austral justifiant la signification du tétramorphe d’Ezéchiel (ange,aigle,taureau, lion) mais dans la version simplifiée et géométrique du zodiaque tropical avec la convention du poisson en haut et de la vierge en bas le lion s’investit d’avantage 30° plus bas , c’est ce qui explique que le lion plante sa bannière à ce niveau.
En continuant de comparer le dessin de la tenture avec le disque égyptien, on remarque que la licorne peut être en communication avec un Seth lunaire connu pour ses travestissements et intégrer le caractère fugitif d’une vénus aperçue tôt le matin ou le soir au coucher du soleil.
L’animal est connu pour approcher des vierges et déceler l’impur, on la retrouve à gauche dans le voisinage d’une balance qui permettait la pesée des coeurs suivant la loi de Maât dans l’antiquité égyptienne. En relation avec ce jugement de l’âme, on se rappelle aussi d’un chien sauvage ou d’un chacal, Anubis, spécialiste de l’embaumement, qui questionnait le défunt dans le tribunal d’Osiris et on peut se demander si dans cette oeuvre la position du renard n’y fait pas allusion implicitement d’autant qu’il est situé du côté du verseau sur le planisphère de Denderah. A noter que le petit renard est aussi une constellation clairement établie dans le pourtour de Libra (la balance) et dont l’originalité de l’invention est sujette à caution avec l’astronome Johannes Hevelius.
Construction des étoiles
Deux clans s’affrontent, celui du lévrier ou chien de chasse à la gauche du lion dans l’observation normale de la tapisserie et celui du renard du côté opposé. Dans le ciel, la confrontation mettrait en jeu la constellation du Grand Chien en fâce d’un représentant de Vulpecula ou dans la mythologie grecque, le chien Lelaps de Céphale contre le renard de Teumesse, qui évidemment ne peuvent jamais s’attraper. Les lapins quant à eux sont des proies plus saisissables et vont constituer de véritables clés de construction pour la définition de deux magnifiques étoiles qui seront dites inversées si l’on considère l’aspect inséminateur du triangle divin (36°,108°,36°) à travers la mandorle, focalisée sur le visage de la vierge et la vision posée du chien acquis à la cause du lion.
Dans l’image miroir où la licorne se retrouve du côté gauche en présence de Vénus, l’étoile verte a un action sur le haut de la mandorle dans le positionnement d’un triangle divin par la queue de la licorne et la visée d’un chien conquis alors que le renard en voyeuriste continue de regarder l’entrejambe de la dame.
Dans le registre symbolique, si le lapin est connu pour ses prouesses sexuelles, il est souvent associé à la lune et à la fécondation. Si une certaine paréidolie peut suggérer l’existence d’un lapin sur la lune pour certaines cultures anciennes, du côté égyptien on le voit comme un animal sethien en rapport avec la mort et sur l’artéfact de pierre, le lièvre Ounet, talonnant le marcheur osirien constitue un présage funeste mais aussi une aide pour déjouer certains obstacles. Comme par hasard, chez les grecs, le lièvre et le bouc sont les animaux favoris d’Aphrodite (Vénus), la déesse de l’amour et de la beauté.
D’autres animaux de la tapisserie servent le montage graphique, notamment l’hermine dans le clan du lion et de son chien dressé. En n’étant pas toute blanche pour une considération de pureté mais tachetée, on insiste d’avantage sur la charge nobiliaire et le pouvoir politique d’une famille avec ses couleurs.
La bannière qui échappe selon certains à une héraldique traditionnelle (couleur bleue sur couleur rouge) a néanmoins un caractère symbolique très intéressant avec ses trois croissants.
Si on applique une simplification au cycle lunaire comme ci dessus et qu’on l’associe au cycle menstruel de la femme de 4 semaines, on peut en déduire une période de 7 jours pour le croissant en biais (premier quartier de la lune croissante) et une phase de pleine lune pour la période d’ovulation. Si la fécondation a eu lieu à J21 (3 quartiers) on se retrouve en phase de nidification avec toute la symbolique du 21, liée à la lettre shin hébraïque c’est à dire une valeur basée sur une énergie en mouvement soit la retranscription de l’esprit saint fécondant la vierge dans la version chrétienne. Dans cette iconographie la licorne représente alors cet idéal de pureté spirituelle sublimant la vie charnelle. On voit cependant dans cette tapisserie que si une étoile est allouée à ce principe, la mise en oeuvre du principe de vitalité et de puissance sexuelle est réservée à une autre étoile au dessus du félin qui désire inscrire sa lignée à la postérité. Les deux étoiles se complètent, l’une dans la considération d’une vue supérieure de l’esprit et l’autre dans la force agissante du corps et le souci de laisser une empreinte durable dans la création. Ce dualisme a été entrevu dans certains tableaux en reliant une étoile pythagoricienne à un arbre vie sephirothique (voir article « naissance de Vénus ») et en gérant les relations d’un macrocosme avec un microcosme de façon assez schématique.
Si les armoiries sont du côté d’un lion sûr de son statut social, le croissant de lune n’est pas anodin dans son symbolisme puisqu’il est devenu dans ce siècle de la renaissance française l’emblème élogieux du roi Henri II et à travers sa devise la traduction d’une fidélité amoureuse envers sa dame de coeur Diane de Poitiers.
Cette dernière se faisait volontiers représenter en Diane chasseresse par les peintres ou en Artémis grecque avec son arc, ce qui correspond à Neith l’archère égyptienne aperçue sous la barque du lion dans la version du disque de pierre et qu’on rebaptisera par la suite Canis Major (Grand Chien) avec son étoile phare, Sirius comme on l’a vu précédemment. Le chien reste fidèle et combatif et associé au parcours d’Orion puisque Sirius est à ses pieds durant tout son son parcours autour de l’équateur céleste. Dans cet exemple, on doit probablement saluer la combativité et le courage des femmes dans lesquels un homme ne peut puiser que son inspiration et sa force.
Pour comprendre ce lien astral indéfectible entre chien-lion et à travers lui l’association Artémis-Orion, on peut essayer d’étudier la carte 17 du Tarot qui est probablement dédiée à l’étoile Sirius.
Carte 17 de lestoile du tarot de Marseille
Cette carte met en scène une femme initiée, en raison de son genou posé à terre, qui procède à un mélange alchimique entre un élément soufré et un élément mercuriel d’après le contenu coloré de ses jarres, le brassage permettant par volatilité de séparer le subtil de l’épais et d’entrevoir le principe de quintessence.
Dans un registre plus agricole et égyptien, certains penseront d’avantage à la crue fertilisante du Nil, annoncée par le lever héliaque de Sirius, qui va lancer la période de plantation ou le caractère débordant de Hâpy en période du Verseau où Orion retrouve grâce en montant dans le ciel. On aperçoit d’ailleurs le dieu du fleuve jouer de cette façon avec deux vases sur le planisphère de Denderah alors qu’il possède les attributs sexuels d’un mâle et d’une femelle et donc un pouvoir de fécondité.
Cette carte est complexe et très intéressante dans sa construction vis à vis de l’évocation de certains nombres et d’un parcours mystique de l’homme osirien.
La femme s’inscrit dans une verticalité suivant 3 cercles comme on l’a vu précédemment et prend un statut de vierge même si elle est à demi assise. La grosse étoile ressemblant à une rose des vents (16 directions) est probablement la polaire utilisée par les anciens navigateurs.Autour d’elle, figurent 7 étoiles pour rappeler que Sirius se trouve aussi dans une constellation de 8 étoiles et qu’elle est liée à Orion qui en compte 7 avec sa forme typique de sablier.
Plutôt que de se baser sur le code couleur de la carte du commerce vue plus haut, on s’aperçoit que 2 étoiles comportent 7 pointes donnant ainsi le chiffre 14 soit le chiffre osirien (les 14 morceaux d’Osiris), et qu’elles sont placées de façon décalée à l’aplomb de 2 étoiles à 8 branches (planche 10). Le 14 donne aussi par réduction théosophique le chiffre 5, important dans la définition du nombre d’or. Ce chiffre est magnifié par la présence de 5 étoiles à 8 branches qui en tenant dans un cercle, peuvent servir la construction d’un zodiaque si on change de logiciel et de repère (cercle bleu plus prononcé).
Dans la même suite d’idées, 8/5 donne une valeur approximative de Φ mais 8×5 donne aussi le nombre 40 en guématrie juive pour la matrice aqueuse (lettre hébraïque Mem) et le repli sur soi en attendant le 50 soit le N (Noun) ou le poisson, assimilé à un germe en mouvement. On est pas loin d’une symbolique pentecôtiste, 50 jours après Pâques avec la descente de l’esprit saint et l’affirmation de la puissance du verbe.
Cet ensemencement divin prend l’aspect d’une étoile pythagoricienne centrée sur le nombril de la jeune femme qui rappelle cet ancien lien au plus profond de la matrice amniotique avant son éclatement à la lumière du jour. Cette étoile est très similaire à celles de la planche 9 dans son orientation par rapport à la verticale soit une valeur autour de 17°.
Ce nombre reste très attaché au cycle de mort et de renaissance d’Osiris (lettre he) dans son aspect spectral c’est pourquoi les deux petites étoiles bleues à 7 branches de part et d’autre de l’étoile symbolisant l’unité rappellent son parcours dans un zodiaque se référant au planisphère de Denderah et la convention géométrique d’un chrisme à 60°.
Le corbeau, remplaçant de l’oiseau Akhem égyptien et ancien avatar d’apollon que l’on dit regarder l’étoile Spica de la Vierge en astronomie descriptive a été placé du côté du scorpion pour marquer l’oeuvre au noir. On le voit sur un arbre qui va bientôt porter ses fruits. A noter que l’étoile de la vierge peut pointer vers une mandorle en partie sud du zodiaque ce qui peut coller avec un enfantement charnel en position assise d’Isis (pl.5). Cette petite étude nous montre que l’archétype féminin est pourvoyeur d’une énergie permettant la reconduction sous une forme immatérielle et l’alimentation d’une force vitale et mentale.
Conclusion
Deux astres Vénus et Sirius relaient une énergie de nature lumineuse qui jouerait sur notre mental et notre vitalité.
La source qui influerait sur la marche du monde se situerait au niveau du ventre de Taouret, la déesse hippopotame sur le planisphère de Denderah ou au niveau de la partie terminale du corps serpentiforme du Dragon si on considère le graphisme constellaire actuel. Cette force prend la forme d’une étoile pythagoricienne inversée qui darde en direction de la Vierge et de sa lignée humaine si on cale cette représentation du ciel sur le référentiel géocentrique.
Cette étoile, pour la pointe en haut, s’appuie sur la constellation du bélier alors que le Seth lunaire et cornu mais sans visage trône à proximité. Dans certaines sociétés occultes, une vierge est associé à un cornu qu’il m’est difficile de définir, cependant si on prend le zodiaque simplifié on s’aperçoit qu’il y a effectivement une Vierge (élément Terre) qui s’appuie sur un signe de feu, le bélier (1).
L’étoile déduite géométriquement sur le disque égyptien (pl.5) peut intégrer un dualisme corps-esprit et une complémentarité d’action au niveau de la motivation ontologique.
Des peintres ont retranscrit ces idées mystiques et philosophiques en gérant la composition de leurs personnages suivant une organisation géométrique basée sur un arbre dit « sephirothique » dans lequel vient se nicher parfois une étoile en rapport avec le nombre d’or (« Naissance de Vénus » de Botticelli ou « Vierge aux anges » de Bouguereau, voir les articles associés).
D’autres artistes ont imaginé des êtres fabuleux en prise avec le symbolisme animalier d’un vieux zodiaque pour susciter le surnaturel, expliquer l’inexplicable ou simplement exprimer leur besoin de transcendance (mythe de la licorne traité ici par exemple).
PHIM