Mon premier amour artistique est celui de la sculpture car cette discipline réunit plus de critères perceptifs que la peinture. Le toucher rentre en ligne de compte pour l’artiste ou l’observateur, et la 3D offre une vue d’ensemble plus aboutie et inscrite dans le réel.
Deux choix se sont présentés dans le domaine figuratif: faire des animaux anthropomorphes avec un regard humoristique voire absurde pour rappeler notre appartenance à la nature et faire des êtres symboliques dissociés de leur corps, emprunts de spiritualité et de constructivisme pour rappeler une frange de notre histoire commune.
Dans cette deuxième partie j’ai réalisé une série de bustes avec des extensions en me servant de moules en plâtre pour la réalisation céramique et de moules en élastomère pour la partie fonderie.
Ces personnages sont la symbiose de trois éléments étagés:
Le premier représente un tronc d’arbre (olivier, sycomore, séquoia) qui plonge ses racines dans un terreau géographique donné, c’est l’ancrage de nos traditions culturelles.
Le deuxième qui prend la forme d’un visage humain à l’échelle 1 (asiatique, africain, européen, indien) met en exergue notre capacité à ressentir via nos cinq sens et à interpréter via nos émotions.
Le troisième élément qui vient se greffer sur la boite crânienne comme un artéfact ou un attribut symbolique exalte quant à lui notre côté créateur et notre faculté à imaginer ou conceptualiser. C’est également l’expression d’un intellect qui cherche le dépassement de soi dans la voie matérielle ou l’accomplissement spirituel.
Certaines de mes sculptures comportant donc des bizarreries, voici quelques indications pouvant apporter un éclairage supplémentaire. De plus je propose des clichés différents de ceux affichés en portfolio.
« Tétramorphing »
La partie pyramidale porte sur chacune de ses facettes un blason à l’effigie du bestiaire d’Ezéchiel qui préfigure les 4 éléments (terre, air ,eau, feu) au sein des douze signes zodiacaux.
La base a été étudiée pour épouser la circonférence de la voûte crânienne et le profil fait apparaitre un multiple de 2 de la grandeur de phi, obtenu par le rapport de l’apothème sur la base. On a une pente plus prononcée que la branche de l’étoile pythagoricienne qui révèle le triangle doré et le nombre d’or (voir l’homme de vitruve et sa coiffe dans un article annexe).
La grandeur phi (1.618 env) est souvent liée au microcosme qu’incarne l’homme dans le système ancien des mesures anthropométriques mais c’est aussi un code en rapport avec la lumière qui lui ouvre les portes de la compréhension géométrique du macrocosme énergétique (voir article sur le zodiaque de Denderah).
« Illumination »
Deux pyramides aux proportions de celle de Khéops apparaissent en opposé pour reprendre l’image tridimensionnelle de l’étoile de David dont le squelette est le chrisme à 60° utilisé dans l’antiquité pour décrire le macrocosme (voir article « Du carré SATOR au site de Guizeh »), la genèse biblique s’appuyant sur cette simplification géométrique.
Le décalage de l’interpénétration est d’avantage signifié en vue de dessus avec l’observation de deux bases carrées permettant de comprendre l’approche mathématique des anciens et la définition d’un monde géocentrique.
Les facettes en bronze poli peuvent faire apparaître par un jeu de miroir la rune inversée de la protection (voir photo portfolio), symbolisant la mort et curieusement adoptée par le mouvement new-age.
Si la libération est perçue, elle est souvent liée à la lumière dans l’expérience NDE et l’ésotérisme la conjugue avec le nombre d’or (Hor pour lumière en hébreux).
« Vis de forme »
Cette pièce est une construction symbolique à partir du zodiaque de Denderah, l’aspect vis sans fin faisant référence à la ronde spiralée des 12 représentants zodiacaux.
Le positionnement de la corne métallique est un peu fantaisiste avec son passage par le 6ème chakra ou 3ème oeil mais la vis représente cet axe solsticial qui marque le déclin ou le triomphe solaire et qui passe non loin d’une vache (Sopdet) sur le planisphère circulaire égyptien, dessin ensuite remplacé par la licorne pour le graphisme de la constellation.
Cette branche oblique, partie d’un chrisme schématique et recomposé dans le référentiel géographique, met en évidence l’équilibre de la lumière et passe en fait par la tête de l’hydre (Apophis) que tente de dompter le lion personnifié par Râ.
Le zodiaque de Denderah révèle également la connaissance d’une obliquité terrestre et pour certains la notion de précession des équinoxes avec un souci graphique exceptionnel basé sur une observation cartographique du ciel étoilé.
A noter que cette sculpture peut répondre aussi à une association symbolique avec « signe d’O » car les deux pièces peuvent parfaitement s’emboiter.
« chat-man »
Le chaman amérindien, en plus de son rôle de guérisseur, se targue de communiquer avec les esprits de la nature c’est pourquoi il utilise souvent des parures animalières pour en puiser de la force et une acuité sensorielle nécessaire à son voyage astral.
J’ai choisi 4 types d’animaux pour symboliser les 4 éléments, les cornes étant celles d’un bison et les plumes celles d’un aigle par exemple.
Dans le mythe aztèque Tezcatlipoca a les attributs du jaguar pour sa combativité et son sens de l’anticipation ce qui fait de lui un sorcier qui peut lire l’avenir et le coeur des hommes. Les deux pattes menaçantes du félin se retrouvent en partie frontale de la sculpture. De son combat avec Quetzalcoatl, le fondateur de l’humanité, dépend la marche du monde c’est pourquoi le serpent à plume reste proche d’un axe central sur ma pièce.
Le bonnet qui supporte et renvoie ces éléments deux à deux, possède un bandeau avec un motif « carré et triangle » emprunté à l’artisanat indien.
Le tronc faisant office de cou est une retranscription du séquoia pour apporter une idée de hauteur et d’affranchissement du temps.
Cette pièce numérotée et en bronze a nécessité pas moins de 4 moules pour son assemblage définitif.
« Termitator »
La sculpture présentée est une épreuve en résine avec une peinture métallisée et vernie, son original en céramique ayant souvent trôné à l’extérieur de chez moi, tel une gargouille pour chasser les mauvais esprits.
En effet, nonobstant son côté manga avec des arêtes vives et des courbes déliées comme sa queue en S, elle s’inspire du bestiaire mythologique égyptien avec l’imagerie de Seth (satan ou l’adversaire) parfois représenté en fourmilier très stylisé.
Ici, j’ai pris modèle sur le tamandua tetradactyla, vivant plutôt sur l’autre continent et qui possède 4 doigts. Seth n’est il pas le maître des fléaux à travers les 4 éléments. Ses connaissances sont pourtant mises à profit pour repousser d’autres forces bien plus maléfiques (Horus, Seth et Apophis).
« L’augure »
Autre réalisation en résine avec une peinture utilisée dans la customisation automobile qui a nécessité plusieurs couches notamment un vernis spécial donnant des effets irisés.
L’animal choisi est le suricat qui guette inlassablement le ciel et l’horizon pour signaler le danger à ses congénères. Serpents et rapaces font partie de ses ennemis.
Comme l’indique le titre, certains prêtres au temps romains étaient chargés d’observer le vol des oiseaux afin d’en tirer certains présages. L’homme continue à l’ère moderne de décrypter ce qui est dans les cieux, car son avenir en dépend.
« Fou-thèse matérielle »
Cette pièce en bronze patiné représente un fou à pieds bleus dans sa parade nuptiale et a fait l’objet d’une exposition au salon national des artistes animaliers de Bry-sur-Marne.
J’ai choisi cet animal pour son originalité mais aussi en raison de son lieu majoritaire de nidification à savoir les îles Galapagos qui ont leur importance dans la théorie de l’évolution.
Le fou dans sa danse cadencée, les pieds colorés bien mis en évidence, brandit parfois une première brindille tout en haut de son bec, symbole de la construction du nid.
J’ai voulu aussi comme un pied de nez me saisir de cet élément pour signifier mon interrogation concernant la croissance effrénée de l’homme sur son milieu naturel dont les ressources s’épuisent de plus en plus en diversité et quantité. La brindille prend alors l’aspect du logo étiré d’un célèbre fabricant de chaussures de sport dont l’appellation ressemble étrangement à celui de la déesse grecque de la victoire. Je l’ai volontairement tourné vers le sol, celui là même qui nous porte plus que le ciel.
« Urbanité »
J’aurais pu intitulé cette sculpture en bronze patiné avec son élément supérieur en béton « lumière dans la tombe » ou « jugement dernier » mais c’est l’ Urbi et orbi qui s’est imposé.
Quelque soit notre degré de civilisation c’est le sentiment de moralité et de justice qui doit nous animer pour progresser dans la vie et gagner la paix intérieure, cet espace intemporel.
L’oiseau peut être stupide malgré une grande taille et une vision acérée, c’est un peu le cas de l’autruche, le plus gros oiseau terrestre qui a perdu le don de voler. Celle ci ayant avalé un caillou un peu trop volumineux semble être enfermée dans un paradigme en rapport avec sa propre vérité et ses actions dans une course effrénée et erratique.
J’ai choisi l’autruche en raison de la légende urbaine mais aussi au regard d’un symbolisme égyptien qui attribut à la plume du volatile la loi de Maât dans le jugement dernier. La fuite est suspendue au verdict binaire de la balance, deux doigts ne touchant plus que le sol, la vision occultée par une chambre noire d’où peut jaillir la lumière.
J’ai pris ici pour la forme terminale du bloc un pavé droit bicubique, la géométrie sacrée montrant qu’avec le carré long on peut retrouver facilement le nombre d’or. Il semblerait également que le sarcophage de Khéops, pourtant retrouvé sans couvercle, approche par ses dimensions extérieures ce parallélépipède rectangle.
Bien sûr les autres pièces contiennent également de nombreuses imbrications symboliques, une photo ne pouvant pas tout traduire, il faut souvent pouvoir observer la sculpture sous différents angles ou se l’approprier en l’achetant.
Dans un futur proche une vente aux enchères sera conduite et je vous invite à parier sur un artiste qui ne se contente pas d’un gribouillis content pourri sur une toile ou une sculpture caca boudin provoc’.
J’ai au cours de la dernière décennie récolté 4 « premier prix sculpture » au cours d’expositions internationales dans le sud de la France, venez investir dans mes oeuvres par intérêt esthétique ou appétit fiscal!
PHIM