Le Nouveau Testament fait l’apologie d’un homme, prénommé Jésus, dans la Galilée romaine de la fin de l’antiquité, dont l’histoire répond à une scénarisation déjà attendue par une série d’écrits prophétiques évoqués dans l’ancien testament et certains manuscrits de la mer morte en fixant les critères du parfait messie. Ce sauveur de l’humanité, choisi par le divin en qualité de Christ doit répondre à ces conditions:
-Il doit naître d’une vierge, du côté de Bethléem (« maison du pain »)
-Il sera Dieu fait homme.
-Il rentrera à Jérusalem (« demeure de l’achèvement ») sur un ânon.
-Il sera trahi puis injustement condamné à finir sur une croix
-Il mourra pour délivrer les hommes de leurs péchés
-Il ressuscitera après sa mort puis montera au ciel
-Il reviendra à Jérusalem à la fin des temps
La véracité historique s’efface donc au profit d’une hagiographie symbolique qui s’appuie sur des codes ésotériques précis dont on va essayer de retrouver certains mécanismes de façon graphique.
La mort du Christ répond aussi à une équation qui sera étudiée à travers quelques exemples très visuels faisant appel à des notions d’astrologie et de géométrie sacrée.
La notion de Christ
« Christ » est probablement associé au medu neter Krst qui désigne la momie préparée suivant le rite de l’onction et de l’embaument égyptien. Placée debout, elle aurait suggéré l’image d’un Christ ressuscité d’où le nom de christus en latin revisitant le grec, soit l’oint avec l’idée d’une renaissance. Ainsi le processus de momification du corps osirien est en rapport avec la notion d’état christique et de survivance.
Dans la bible hébraïque, l’action d’oindre qui consistait naguère à enduire d’huile parfumée le corps dans sa préparation mortuaire prend une connotation spirituelle pour distinguer quelqu’un dans une fonction religieuse, consacrer un prophète, un roi ou même un sacrificateur.
Dans l’ancien testament, le versement de l’huile sur la tête est évoquée alors que le procédé de l’onction définit une relation de plus en plus symbolique avec l’Esprit Saint dans le nouveau testament (Luc 4-18,19). Cette pratique s’est même rajoutée de façon liturgique à l’imposition des mains après le baptême pour mieux signifier le don du Saint Esprit. Celui ci est de nature immatérielle, en rapport avec le feu et l’air et décrit comme une langue de feu qui se pose sur chacun des apôtres durant la Pentecôte. Cette date est probablement à rattacher au symbole du poisson astrologique qui doit imprimer les consciences et rappeler le sens de l’acronyme ICHTHUS des premiers chrétiens . De façon plus cabalistique, c’est la descente de l’esprit (Shin, 21 ème lettre hébraïque) et la réalisation de l’oeuvre alchimique (carte XXI du monde au tarot). Le poisson ou serpent aquatique (Noun, valeur 50 comme le 50 ème jour suivant Pâques) dans sa compréhension de la matrice (lettre Mem) porte en lui le germe divin et la connaissance du nombre d’or. D’un point de vue géométrique, la notion d’esprit peut aussi se rattacher à cette étoile pythagoricienne susceptible de se scinder en différents triangles d’or (5 langues?) ou de se construire en superposant 3 triangles divins (trinité?).
Khistos pour « l’oint » c’est également la prédominance d’une lettre en X qui se prononce Khi en grec et qui occupe le 22 ème rang de son alphabet, lui même dérivé d’un système de représentation plus ancien, celui des phéniciens, d’origine proche-orientale. Leur langue écrite a permis notamment de façonner la plupart des alphabets sémitiques dont la 22 ème lettre terminale le Tav s’inspire de la pictographie originelle de la croix.
Cette croix transverse fait étrangement penser à Osiris, dieu agricole et psychopompe des anciens égyptiens puisque son iconographie le représente les jambes jointes avec le croisement du sceptre Héka et du nékhekh (flagellum) sur la poitrine. Là encore, le concept de Christ semble être rattaché au mystère de la momie à travers un symbolisme géométrique particulier basée sur une convention. A noter que la valeur numérique du X grec est 600 et celui du Tav 400 ce qui donne une relation avec des chiffres pairs et un découpage géométrique pouvant conduire à un rectangle ou une forme hexagonale.
Dans l’ancien testament, d’après Ezéchiel, un tétramorphe (ange, aigle, lion, taureau) peut définir un repère céleste tandis que le Tav tracé sur le front constitue une marque (Ezechiel 9,4) qui peut sauver de la mort. Dans le domaine chrétien, une croix de cendre est dessinée sur le front des croyants en souvenir des 40 jours de pénitence de Jésus dans le désert et sa futur passion où il portera une croix dans la souffrance suivant un chemin de calvaire basé sur 14 stations pour rappeler les 14 morceaux du corps d’Osiris de la légende égyptienne.
Ainsi, à travers tous ces exemples, on s’aperçoit que le concept de christ est plutôt relié à un culte funéraire de l’ancienne Egypte à travers osiris, à une idée abstraite autour de la conservation d’une énergie vitale et de sa diffusion, mais aussi à un symbolisme évoquant la potentialité d’un cycle de mort et de renaissance à travers le graphisme d’une croix droite ou transverse.
Quel christ dans le nouveau testament?
Plutôt que de voir l’investissement d’un pouvoir divin à travers la personne de Jésus et de se perdre dans des considérations scolastiques concernant sa nature, intéressons nous à ce qui définit le christ dans le message de saint Jean l’évangéliste en lui cherchant une représentation graphique.
« Je suis le bon berger » (Jean 10,11), « Je suis le pain de vie » (Jean 6,35) Bible Segond 21
Le planisphère de Denderah met en scène un marcheur et guide, armé d’un bâton et d’un fléau agricole, sahou-osiris en confrontation avec un taureau. Porté par un flamand rose qui pourrait le faire marcher sur l’eau, il représente la constellation d’Orion dans le ciel de printemps avant sa disparition de l’équateur céleste.
« Je suis la porte » (Jean 10,9), « Je suis le cep, vous êtes les sarments » (Jean 15,5), « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jean 14,6)
Cet arbre de vie et de mort a ses gardiens de position dans le ciel en liaison avec ce tetramorphe décrit par Ezéchiel et confirmé par Jean dans l’Apocalypse. Le taureau signe la mort d’orion/osiris et sa réapparition en saison automnale durant laquelle de nombreux fruits sont évalués et récoltés. Le Scorpion marquant cette période et associé à l’élément aqueux devient un émissaire de justice avec des pinces qui portent les plateaux de la Balance pour la représentation ancienne de la constellation.
Dans l’ancienne Egypte, le meurtre d’Osiris était imputé à Seth et à travers lui au taureau qui portait la momie du défunt à la basse époque. Un taureau vivant était également vénéré en tant qu’Apis à Memphis puis noyé en période d’Athyr sur les bords du Nil pour respecter le mythe.
Ci joint un rappel de ce chemin de vérité qui passe par le jugement du coeur dans la mythologie égyptienne ( branche taureau-scorpion) et de cet arbre qui embrasse toute la création si on se réfère à un repère géocentrique et une convention graphique du ciel.
Dans le mysticisme des lettres hébraïques, le chameau (Guimel) portant ses réserves d’eau dans le monde de Beith (2) où le sec s’est manifesté au 3 ème jour de la genèse, arrive en face d’une porte que représente la lettre Daleth (4) qui a valeur d’épreuve. Le 5 (Hé), le souffle, la régule dans sa matérialité comme le 5 s’inscrit dans la notion d’un triangle égyptien (3,4,5), indispensable à la compréhension d’une architecture sacrée. Si révéler sa partie divine demande une volonté et un travail sur soi, la lutte reste entière pour agir selon un plan divin dans la connaissance de la dualité. Yod (10 main) qui permet la réunion de ces deux mains antagonistes permet ce retour à l’unité psychique et l’accès à ce temple pacifié dans l’esprit du nombre d’or que représente la Jérusalem céleste.
Sur le planisphère de Denderah décrypté géométriquement, le taureau constitue le premier obstacle et la première constellation du zodiaque rencontré par l’homme osirien dans sa course vers l’ouest. Il s’inscrit sur un cercle dépendant d’un carré d’ordre 7 et dont le diamètre est en relation avec la diagonale d’un carré d’ordre 5. L’ésotérisme associant généralement le carré (4) à une forme de matérialité, l’expression du 5 permet d’ajouter une autre dimension en rapport avec le milieu et la lumière. La traduction géométrique permet de désigner ici une zone cerclée où le soleil dans sa dynamique peut visiter chacune des 12 constellations du zodiaque.
Les limites de la zone où passe l’écliptique sont basées sur le cercle inscrit du carré d’ordre 7 ainsi que sur un cercle issu du montage suivant, en relation avec le carré d’ordre 5 , qui frôle la barque serpent d’Ophiuchus.
D’un point de vue astronomique, l’oeil droit du Taureau d’un reflet écarlate (Aldebaran) viserait la ceinture d’Orion, d’un point de vue graphique avec ce profil particulier de la tête bovine sur le disque égyptien, il s’accorderait avec l’oeil gauche suivant la base d’un triangle pour viser le Scorpion et notamment son étoile rouge Antarès. D’après la mythologie grecque, il s’agirait d’un rival d’Arès, dieu de la guerre et de la destruction, faisant ainsi du coeur animant le Scorpion un moteur pour la paix (PAX=PX=XP=Chrisme). C’est lui qui est désigné après le jugement arbitré par le soleil représenté par le Serpentaire, et Saturne, pour rétablir une connexion dans le plan de conscience désincarné de la momie. Placé au dessus de la planète Mercure, connue pour son aptitude à la communication, il arrime sa queue à l’arc du centaure d’où partira l’énergie de réanimation (pl.A)
Dans l’occultisme hébraïque, on imagine bien le scorpion s’attribuer la place du Vav dans le tetragramme tant ce crochet directif, vise à une cohésion entre le spirituel et le matériel. Dans son association avec le chiffre 6, cette lettre peut servir à établir un chrisme à 60° tandis que dans sa valeur pleine du VAV égale à 13, elle rappelle le nombre d’étoiles de la constellation. Le 6 est aussi rappelé dans la finition du monde biblique avec un crochet primordial qui pourrait joindre le ciel et la terre dans le processus de création.
Cependant le scorpion ne peut participer à la transformation de l’individualité qu’avec le concours du sagittaire qui possède l’arme de déstabilisation par excellence.
« Je suis la résurrection et la vie » (Jean, 11-25)
Pour la majorité des gens la mort fait partie de la vie car elle est programmée dès notre naissance cependant pour certains croyants la vie fait aussi partie de la mort dans l’au-delà.
Le zodiaque de Denderah fait une distinction entre une moitié du ciel dédié au printemps-été au cours de laquelle s’expriment la vigueur d’un lion renaissant ou l’aspect combatif d’un berger avec ses instruments de pouvoir mais aussi à une autre plus trouble, consacrée à l’automne-hiver avec une période de deuil qui va s’achever par une libération. Ce dernier domaine intéresse la main droite de jésus ou les constellations à la droite du trône divin dont les gardiens de seuil sont le Scorpion et le Poisson Austral (Fomalhaut) situé près du Verseau Hâpy en référence aux anciennes étoiles royales de Babylone.
Le sagittaire joue un rôle essentiel dans la transmigration de l’âme et son accession au paradis. C’est la lettre Zain (valeur 7) qui en parle le mieux car elle incarne cette arme de feu (flèche ou épée) qui transperce le système défensif du mental et permet d’accéder dans les profondeurs de l’être à une source énergétique qui peut alors s’écouler vers le divin. Ainsi pour certains, le 7 est une mort, le 8 (Heith) une barrière énergétique derrière laquelle se situerait la résurrection, le 9 (Teith) un bouclier se mesurant avec l’épée du tétragramme dans une dynamique d’achèvement puis le 10 un retour à l’unité au sein de YHVH.
L’accession au trône d’or se mérite donc par un certain combat ce qui a probablement poussé les grecs à utiliser l’image du guerrier Hérichef avec sa massue hedj et son ankh sur le disque égyptien pour l’adapter au personnage d’Héraclès (Hercule) toute en puissance qui choisit de s’amender par des exploits brutaux au sein du zodiaque. A noter que le taureau de Minos constitue son 7ème défi et qu’il s’agit d’un taureau qui souffle des flammes par le mufle. Pour sa 11ème épreuve le héro grec va jusqu’à défier le serpent du paradis (jardin des Hespérides dans les terres de l’ouest) qui n’est autre que l’hippopotame Taouret (Dragon) dans la transposition égyptienne. Cette association Héraclès-Osiris a d’ailleurs été validée à une époque puisqu’au XVII ème siècle, la constellation d’Hercule fut représentée sous la forme de 3 rois mages lui donnant la personnalité d’Orion (Coelum Stellatum Christianum 1627).
Si le Sagittaire peut être identifié également comme le guerrier rouge feu à l’épée (Jean Apoc 6,4) de l’Apocalypse avec une planète Mars qui le gouverne, la dynamique de l’ontologie métaphysique d’osiris peut emprunter 2 voies, celle de l’Aigle ( vautour Nekbeth sur le Sagittaire) inscrite dans un référentiel héliocentrique avec cette croix grecque dorée (planche B) ou celle du Cygne (planche C) accroché à un bras du chrisme qui pointe vers le Poisson Austral dans le voisinage du Verseau, réaffirmant ainsi le système géocentrique par rapport à une polaire et une ouverture en X caractéristique.
Dans le récit de Plutarque concernant la légende d’Osiris, la résurrection du corps est réalisée par une Isis transformée en oiseau qui lui insuffle la vie éternelle grâce à ses battements d’aile. Un volatile figurant sur la queue venimeuse du sagittaire égyptien pourrait lui être associé avec ce vautour Nekhbet, très attiré par les cadavres comme chacun le sait mais qui a la vertu dans la mythologie du moyen empire de favoriser les accouchements (conception d’Horus). Pour se racheter une conduite, ce nécrophage est devenu aigle dans la nouvelle mouture astrologique.
Si le phénomène de résurrection peut être imputé à un aigle avec sa magie heka ou un centaure énergétique et fin archer, ce n’est pas le terminus attendu dans le mythe chrétien car après la résurrection qui suit de près la mort (3 jours pour Jésus) s’instaure une période transitoire de 40 jours avant la montée au ciel ou ascension.
Comme l’homme osirien et jésus suivent le même schéma psychostase en relation avec la constellation d’Orion, on a remarqué que celle-ci a tendance à s’élever dans le ciel d’hiver de l’hémisphère nord donnant l’idée d’une ascension de l’âme en fin de capricorne et début de Verseau (voir planche C) quand le soleil lui même a atteint sa hauteur minimale de culmination et ne peut que remonter. J’ai d’ailleurs proposé une interprétation géométrique concernant ces 2 alphas de la croix christique avec d’un côté la venue dans le monde terrestre, et de l’autre l’arrivée dans le palais zodiacal en proposant deux étoiles, une axée sur le Lion et l’autre centrée sur le Cygne.
Le Poisson Austral sur lequel le Verseau Hâpy projette de l’eau peut aussi concerner ce poisson oxyrhynque de la religion égyptienne qui se saisit du sexe d’osiris dans les eaux du Nil empêchant la reconstitution entière de son corps mais faisant de lui un ange plutôt asexué qui se dissocie par rapport à certaines oeuvres de la nature et agit de façon plus subtile.
« Je suis dans le Père et le père est en moi » (Jean 14,11), « Je suis l’alpha et l’oméga » (Jean 21,6)
Osiris est maintenant au centre du planisphère probablement avec la Petite Ourse (chien Bebon appelé aussi baba) qui compte 7 étoiles dont Polaris (Apo 5,6) mais il n’est pas maitre du principe lumineux car « Osiris se repose en Ré et Ré se repose en Osiris » ce qui laisse présager que le Dragon Taouret plus héliocentrique reste incontournable dans la définition de la maison céleste de Ré. Le pôle Nord de l’écliptique se situe d’ailleurs au niveau de ses joues énormes pour la conservation du souffle de vie. Une étoile mettant en jeu Vénus l’enseignante et Sirius pour le processus régénératif vient se centrer sur son utérus. Deux astérismes avec le triangle d’été (participation d’Altaïr de l’Aigle et de Deneb du Cygne) et celui d’hiver définissent la structure lumineuse du temple céleste en relation avec la prescience d’Hathor et la géométrie sacrée des nombres, connue d’un Thot lunaire (constellation Cepheus).
« Je suis la lumière du monde » (Jean 8,12), « Je suis l’étoile brillante du matin » (Jean 22,16), « Je suis la porte des brebis » (Jean 10,7)
Etude graphique de la carte XXI du tarot de Marseille
Le tarot de Marseille s’appuie sur une tradition ésotérique de cartes à jouer en provenance d’Italie, qui se serait diffusée en France à partir du XV ème siècle. L’étude suivante de la carte 21 ou carte du monde se base sur le travail minutieux du graphiste Wilfried Houdouin qui a essayé de retrouver la structure et la nature symbolique du tarot traditionnel de Marseille. Je lui emboite le pas dans cet exemple précis pour révéler l’essence cachée de cette carte en relation avec le mysticisme judéo-chrétien.
Avec « Le Mat » représentant le marcheur osirien et un microcosme humain en devenir, la carte XXI « Le Monde » signe son parcours dans le macrocosme défini par les 4 animaux du tetramorphe d’Ezéchiel suivant une croix en X.
Le Scorpion (aigle) et le Verseau (visage) sont en haut et du même côté pour symboliser le monde céleste ou la partie Ouest du planisphère de Denderah qui intéresse la partie métaphysique de l’âme.
Le Lion qui tient un oeuf pour la naissance physique et le Taureau qui indique la mort du corps symbolisent pour leur tandem le monde matériel qui nous accapare dans la partie Est du disque égyptien.
Le Scorpion regarde en direction du Verseau, le Lion en direction du Taureau pour compléter une cinétique ontologique basée sur un symbolisme analemmatique et numérique (chiffre 8).
Le personnage central se positionne suivant une croix droite pour rappeler une orientation par rapport à un nord géographique et réaffirmer un repère géocentrique. Le 7 le compose (7 cercles verticaux pour les 7 étoiles d’Orion, de la Petite Ourse ou de la Grande Ourse), le 3 le distingue dans son action (trinité en référence au triangle équilatéral, doré ou divin). 7 + 3 = 10 chiffre du retour à l’unité. 7 x 3 = 21 marquant le caractère spirituel et vif de la lettre Shin, 21ème lettre de l’alphabet hébraïque, le dualisme corps-esprit exprimé en Jean chapitre 21, le logos d’un paradigme à travers la Jérusalem céleste en Ap 21.
L’homme divin, avec des attributs femelles, use de son sexe caché (perdu comme Osiris?) pour émettre un principe géniteur, immatériel qui s’exprime par une étoile à 5 branches ressemblant étrangement à celle de Vénus-Vierge-Licorne exposée dans le chapitre précédent, qui en s’appuyant sur le Bélier (« la porte des brebis ») et sa puissance sexuelle supposée permet d’interagir sur une lignée humaine. Cette étoile pointe dans le planisphère de Denderah en direction du bas vers une Isis et son enfant, assise sur un trône.
Un problème réside cependant dans l’exercice du pouvoir d’influence qui intéresse une force duelle dans son principe masculin-féminin mais qui s’exerce sous la tutelle d’une matriarche incontournable le Dragon Taouret sur le disque égyptien. A t’on voulu féminiser à escient la Petite Ourse pour lui disputer ce privilège tandis que certains lui rajoutaient une grande queue pour compléter le symbolisme graphique? On rappelle que le chien Bebon qui occupe la place de la constellation de la Petite Ourse actuelle sur le planisphère était le plus souvent représenté par les anciens égyptiens par un canidé en érection.
L’étoile centrale qui vient se positionner sur la mandorle tressée de feuilles de laurier peut faire penser également à la figure que dessine la planète Vénus en 8 ans dans le zodiaque avec des périodes synodiques qui lui apportent ses 5 branches. Ce pentacle a pris une connotation machiavélique avec l’image de Lucifer (étoile du matin) alors que l’aide apportée est plutôt favorable à l’homme et son ambition dans un esprit de créativité.
Un arbre séphirothique est envisagé pour exprimer cette fécondation ou enrichissement à partir d’un principe divin. On voit que l’ange en lien avec le Verseau use de la force (5ème sephirah) et que le Lion entérine le concept entre Chesed (4ème sephirah) et Netzah (7ème sephirah) par son intuition mystique. A noter que le personnage devient une interface humaine tenant sur 3 cercles comme certaines vierges entrevues dans les articles précédents.
A travers cette carte et ses différentes implications symboliques on voit bien que le tarot peut devenir une illustration de la loi (thora) de la roue (rota) par la croix (le Tav 22ème lettre) et l’esprit d’Hathor (le Shin 21ème lettre ou S de SATOR).
Qui a tué le Christ ?
Dans la projection bidimensionnelle du disque égyptien que la religion chrétienne a adopté avec l’histoire implicite d’Osiris/Orion soit l’homme fait dieu puis juge de ses pairs dans l’au-delà, quels sont les éléments participant à sa déchéance en tant qu’homme mortel?
Pour les grecs qui se sont inspirés du zodiaque dans leur version cosmologique et mythologique, le scorpion est un instrument de vengeance au service d’Apollon ou d’Artemis soient deux acteurs utilisant un principe énergétique très ciblé avec un arc et des flèches. Tous deux sont jumeaux et le fruit des amours clandestins d’un dieu de la foudre Zeus (Z comme Zain symbolisant la flèche révélatrice) et d’une déesse en rapport avec l’eau , la terre et le non révélé (Léto).
Pour les anciens égyptiens, le taureau est le meurtrier d’osiris, sous le contrôle d’un Seth, maitre du tonnerre et de la foudre. Le taureau servant au culte d’Apis doit notamment porter sur la tête un triangle blanc ayant la forme d’un delta inversé alors qu’il est considéré comme le résultat d’une fécondation par un éclair.
Pour les hébreux, le culte du veau d’or est un sujet d’idolâtrie déplacé et conduit Moïse à massacrer une partie de son peuple pour rétablir le sens original du dogme moins matérialiste.
Après avoir énuméré les acteurs et les commanditaires possibles de l’assassinat, avec des soupçons pesant sur un Sagittaire archer, un Scorpion ténébreux et un Taureau possédé, voyons ce qu’une interprétation géométrique peut suggérer dans l’espace intéressant les douze signes du zodiaque égyptien.
La patte antérieure, arrachée au taureau tueur et symbolisant la Grande Ourse sert d’appui et de guide à un triangle divin dirigé vers le bas dont les coins concernent le vautour Nekhbet (Aigle), la tête du taureau très souvent assimilée pour son dessin astrologique à un V, la base étant occupée quant à elle par le cheval fougueux de Pégase et son sommet par la houe sur laquelle repose la constellation de la Petite Ourse. Râ participe également à la mise en place de ce triangle avec Ophiuchus faisant peut-être dire aux hébreux qu’il a une double personnalité à travers le jeu de mot entre AR et RA.
Le scorpion qui consolide un lien de positionnement par rapport au taureau (pl.A) serait alors d’avantage concerné par l’ouverture d’un canal de transfert du défunt vers la partie ouest où l’attend son jugement.
Une certaine idéologie athéiste a détourné ce modèle en faisant du scorpion avec son crochet (lettre Vav de YHVH) orienté vers une dynamique de mort, un intercesseur entre le monde des vivants et celui des morts. Cette démarche n’est pas anodine quand on sait que Saint Pierre désigne le signe astrologique du Scorpion et la pierre de voute de l’église chrétienne. Avec les informations précédentes, on réalise aussi pourquoi cette constellation peut être associée à un aigle ou un serpentaire dans l’attribution d’un bras du chrisme (X) avec un taureau.
Pour la version chrétienne et la traduction symbolique de cet épisode morbide conduisant Jésus à porter sa croix après la trahison des siens, il n’est peut-être pas inutile de se tourner de nouveau vers Léonard de Vinci et son interprétation de la cène que j’avais essayée de décrypter astrologiquement en laissant toutefois quelques éléments en suspens (voir article associé).
Après avoir assigné à chacun des 12 attablés un signe astrologique, une question m’avait taraudé à propos de la main gauche de Judas, le Sagittaire, qui semblait se saisir de quelque chose.
D’après la construction, la main gauche tient le cercle d’un pentagramme où apparait une étoile inversée dont la base du triangle divin, maintenue par la main droite du taureau passe par la gorge de Jésus. Judas semble faire preuve d’une qualité d’archer en tenant un des coins du triangle plat en guise de projectile tout en visant le sommet du crâne (Golgotha) du Christ.
L’étoile choisie par léonard est cette fois une variante de celle proposée dans les montages précédents et concerne une étoile dite inversée pour présenter un des triangles divins pointer vers le haut et symboliser avec de l’imagination cette chèvre ou bouc expiatoire qu’on livrait à Azazel dans le désert. Elle correspond dans le référentiel simplifié du zodiaque à l’annexe 5 avec une étoile reposant sur le Scorpion alors que précédemment on était plutôt en présence du montage n°2.
Pourquoi le peintre insiste-t-il sur la violence du Scorpion dont on connait la filiation avec l’Aigle situé près du Sagittaire et de la planète Mars ? Si on regarde attentivement le personnage de saint Pierre, celui-ci tient un couteau derrière son dos pour mimer la queue piquante du scorpion mais fait aussi un signe du tranchant de la main à Jean pour expliquer la mort du christ par le triangle passant sur sa gorge. Ainsi Pierre, le fondateur de l’église catholique à travers l’histoire symbolique du maitre justice semble être impliqué dans un complot visant l’élimination du gourou en place, à savoir Jésus.
Quel pourrait être alors le mobile secret de ce cercle restreint de personnes si on cherche une trame romanesque à ce trio infernal du Scorpion, Sagittaire et Taureau que l’on connait déjà.
Jacques le majeur, frère d’un Jean que Jésus aime veut se venger. Pierre a tout intérêt à comploter pour prendre sa place dans le mouvement sectaire alors que Judas, le trésorier de la bande n’est intéressé que par la rétribution de ses services. On sait quel responsable a été privilégié dans ce scénario par une église en permettant de nourrir un antisémitisme primaire en raison de son nom et de sa fonction.
Conclusion
Il est dit en Matthieu 12.32 que « quiconque parlera contre le fils de l’homme sera pardonné » mais que « quiconque parlera contre le saint Esprit, ne sera pardonné ni dans ce siècle ni dans le siècle à venir ».
Jésus ou l’homme osirien peut donc s’effacer devant la notion de « christ » et d’esprit saint qui procèdent d’un logos et de la puissance du verbe. Ces deux concepts ont été rappelés dans l’approche dualiste d’une métaphysique et sa conception graphique basée sur le chiffre 3 et le nombre d’or. Dans le paradis de la genèse se trouvent bien deux arbres, un correspondant à l’arbre de vie qui structure l’homme et le macrocosme dans ses 3 dimensions spatiales et un autre correspondant à l’arbre du bien et du mal qui peut lui permettre de s’affranchir de la quatrième dimension, le temps, avec l’idée de lumière tout en faisant partie d’un système unifié.
Si le chrisme peut être assimilé dans sa perspective à un cube tridimensionnel dont un des coins peut se confondre avec le centre, il a été utilisé comme convention géométrique dans une vision mystique et constructive du monde, et pris également comme référentiel géocentrique sur le planisphère de Denderah où évolue la constellation d’Orion par rapport à l’équateur céleste dans un cadre assez proche du plancher terrestre de l’homme.
Cet artéfact égyptien dans sa conception graphique fait aussi allusion à un territoire plus héliocentrique rattaché aux douze constellations qui a été considéré par différentes religions comme le paradis ou la Jerusalem céleste avec une architecture tournée vers la connaissance du nombre d’or et dont l’administration éclairée rejaillit sur le destin des hommes. Si le lien entre un Taureau astrologique et un Scorpion reste fort dans un schéma mortifère, le chrisme a aussi ses représentants des éléments lourds (Terre, Eau) dans ce paradigme ouvert sur l’aérien et le lumineux.
Ces dessins seraient futiles s’ils ne s’appuyaient pas dans leur articulation géométrique sur une cartographie du ciel appliquée au zodiaque égyptien que défend Ani dans son livre « Les Voleurs d’Etoiles », disponible sur internet. J’ajoute sur sa demande que mon interprétation du planisphère est personnelle et ne doit pas être confondue avec son travail d’investigation historique et astronomique.
PHIM