La démarche de cet article vise à conduire une recherche graphique et symbolique sur le planisphère de Denderah en relation géométrique avec le site de Guizeh afin de valider certaines hypothèses ésotériques rencontrées dans plusieurs religions.
Présentation du zodiaque de Denderah
Le zodiaque de Denderah a été dérobé en Egypte dans le temple d’Athor par des commanditaires français après la campagne napoléonienne et rapatrié en France en 1821. Il se présente sous la forme d’une projection planisphérique du ciel austral et boréal avec la représentation graphique de plus de 72 constellations. Sa datation pose des problèmes compte tenu du style ancien des personnages du bas relief et de la restauration du site depuis l’ancien empire jusqu’à la période ptolémaïque. La présence de deux éclipses rend le zodiaque difficile à interpréter astronomiquement mais donne un caractère encore plus symbolique à cet artéfact avec une position distinctive de sahou-osiris portant les attributs du fléau et de la crosse en affrontement avec le taureau. Les constellations de notre zodiaque tropical et géométrique y figurent toutes, selon une ronde spiralée qui rappelle l’enroulement du serpent dans le jeu du Mehen.
Le caractère détaillé des personnages du bas-relief semble indiquer un symbolisme en prise avec le cycle saisonnier du Nil, et leurs attitudes, les inscrire dans un scénario particulier.
Des études précédentes montrant une possible géométrisation du site de Guizeh m’ont poussé à privilégier deux cercles dont un caractérise l’orbite d’Osiris avec une marche sur l’équateur céleste et l’autre celui du monde chthonien des entités religieuses marquant les limites extérieures de l’amenti.
On voit que les éclipses désignent dans cette présentation, des frontières, dans un éclairage variable du ciel avec une voie du milieu allouée au caractère ambivalent de la lune et au savoir de Thot le babouin (Céphée), bricoleur d’un oeil Oudjat, qui signe ici l’éclipse lunaire.
Le bélier de Mendès, image de Banebjedet, relate la puissance sexuelle masculine et sert de support totémique à la planète Jupiter en zone lumineuse avec sa suivante affublée d’une couronne aux serpents. En zone sombre par contre, l’animal emmène une planète légendée comme un fac-similé de Saturne, pour éviter de citer Neptune, probablement méconnue des égyptiens. Saturne se retrouve au sud-ouest dans cette ronde des planètes, dictant sa conduite au molosse (constellation du loup) désigné comme le gardien de la momie après le jugement de Maât.
D’autres acteurs surgissent dans leur combat spectral entre l’Est et l’Ouest où les forces s’équilibrent notamment aux équinoxes, quand les repères géographiques de la sphère céleste sont bien marqués dans l’alignement de l’astre solaire. Le vautour Nekhbet, capable de s’acharner sur un corps au sol et abusivement remplacé par la constellation de l’aigle, fait face au faucon Horus qui est le symbole du soleil triomphant à son zénith.
On distingue également d’autres forces à l’oeuvre tentant d’équilibrer l’axe terrestre, soumis à certaines contraintes dans le phénomène précessionnel des équinoxes avec le glissement du point vernal dans le sens rétrograde soit celui du mouvement de l’ensemble du cortège. Osiris dans la force de l’âge avec ses bâtons de pouvoir dans le domaine religieux et politique, ou ses instruments de berger et d’agriculteur, va affronter son destin, lié à la dynamique des solstices, qui détermine le cycle des saisons en relation avec l’astre solaire.
Etude comparative avec le site de Guizeh et notion de chrisme
Le site de Guizeh, situé sur la rive ouest du Nil, est une projection du baudrier des rois de la constellation d’Orion et une nécropole dédiée au culte funéraire d’Osiris. Le plan architectural est basé sur la relation des 9 premiers chiffres dans une équation très géométrique. Cette théorie est évoquée dans la table d’émeraude en lien avec la mythologie héliopolitaine.
Le complexe est aussi régi par des considérations géophysiques et astronomiques avec une localisation de Khephren à 30° de latitude, une orientation suivant le nord géographique et une architecture en relation avec le potentiel lumineux et donc le mouvement apparent du soleil. La pyramide de Kheops, la plus imposante du site, a été édifiée pour renvoyer les rayons solaires au solstice d’été grâce à ses faces lisses en calcaire et constitue un véritable trésor d’ingénierie et un laboratoire de calculs savants faisant la part belle au nombre d’or.
Le rôle du sphinx, image travestie du Lion, consiste à surveiller l’apparition du soleil levant sur l’horizon et à servir de repère géométrique dans l’organisation générale. Un angle de 54° degrés environ le relie à la pyramide de Kheops (Alnitak) dans cette vue aérienne du site.
Comme le montre cette transposition sur le zodiaque de Denderah, on retrouve bien cet angle entre le lion et la ceinture d’Orion mais également une relation entre le lion et le crabe cancer, le plus énergétique des 12 signes zodiacaux car situé sur une orbite haute. Au solstice d’hiver, il est vu comme celui qui symbolise le mieux l’inversion de la déclinaison du soleil et, dans notre zodiaque tropical réinterprété, il marque pratiquement le solstice d’été.
Si on reprend le montage et les triangulations constatés en préambule, on retrouve le lion comme acteur principal dans la mise en place de l’axe solsticial passant par la tête de l’hydre. En regardant de plus près le dos du félin, on trouve également un petit personnage muni d’un nekhekeh (constellation du petit lion) qui décuple l’ardeur du lion, symbole du soleil renaissant comme Khépri, afin de l’extraire du monde de la nuit sur la barque solaire.
Cette période coïncide avec la période Akhet et la crue du Nil dont dépendait toute l’économie agricole et qui pouvait s’avérer soit dévastatrice soit insuffisante pour assurer la pérennité des cultures. Le lion se dirige malgré lui vers la position d’Osiris dans un mouvement inverse de la génération biologique c’est à dire dans le sens de la régénération énergétique avec une chronique de la mort avancée en période de Shemou où a lieu la moisson et la disparition de la constellation d’Orion dans l’hémisphère nord.
Si on établit le rectangle solsticial à la latitude de Khephren pour l’appliquer sur le zodiaque, on s’aperçoit que l’angle est peu différent de celui trouvé précédemment avec une ouverture en X rappelant celle du chrisme à 60° qui a servi de modèle à bien des digressions ésotériques et des écrits religieux.
Dans ce système, le sphinx de pierre deviendrait le témoin d’un lever de soleil au solstice d’hiver.
Le chemin d’Osiris et le chrisme
Si le lion s’aide de l’hydre comme barque pour inverser un bilan énergétique qui va diminuer avec l’éclairement dans le sens horaire , plus loin sur une orbite basse, l’homme osirien (Orion) avec sa mitre de haute Egypte se sert de son sceptre ouas dans la maitrise du serpent, symbole d’une connaissance cyclique et d’une capacité adaptative, pour continuer d’avancer et utilise le cas échéant la puissance de son fléau, symbole de force et de justice pour combattre un ennemi potentiel.
Le bâton orienté vers Mercure, la main le saisissant dirigée vers Jupiter, le manche du nekhekeh vers Saturne et son tribunal occulte, indiquent les sources et les limites de son pouvoir. Le soutien du flamand rose (constellation Eridan) qui le fond marcher sur les eaux lui donne aussi une légitimité sur un milieu naturel et une faune peuplant le Nil dans un grand axe nord-sud.
Son parcours le long de l’équateur ne lui donne pas la stature d’un dieu stellaire situé plus en retrait dans le ciel, pour cela il doit muter pour mieux se transfigurer. Les 12 représentants du zodiaque vont l’aider d’une certaine manière à prendre de l’altitude et apparaitre moins tronqué et moins à hauteur d’homme dans le plan équatorial.
Si des éclipses sont mentionnées c’est que le zodiaque renseigne un arrangement des constellations suivant une histoire symbolique, celle de la disparition d’Orion de l’hémisphère nord et donc la mort du marcheur osirien. La date du 7 mars -50 évoquée pour l’éclipse solaire ou celle du 25 septembre -51 pour l’éclipse lunaire situe la mort de l’éclaireur au printemps et sa réapparition en octobre avec une bonne visibilité d’Orion et de Sirius à ses pieds.
Dans le mythe égyptien c’est le taureau sethien qui arrête la course d’Osiris et dans une autre hypothèse évoquée par les grecs c’est une flèche mal ajustée par Neith/Artemis (Grand Chien) constituant l’arrière garde dans ce dessin qui peut l’avoir malencontreusement atteint. Sirius étant liée à Neith c’est un principe générateur et régénérateur qui est à l’oeuvre dans sa visée d’orion comme on le verra plus tard. Cette étoile très brillante, autrefois synchronisée pour son lever héliaque au nouvel an égyptien était associée à la crue du Nil et donc, à la combinaison d’un principe acqueux et énergétique important dans le domaine vital. Elle va partager le sort d’orion dans sa chute et son triomphe en l’inscrivant dans un schéma programmé, celui du chrisme, repéré dans son ouverture en X par 4 gardiens de position que sont le lion, le taureau , le scorpion (aigle), et le verseau (ange), soient les 4 animaux ailés du bestiaire d’Ezéchiel.
La disparition d’Orion est plus ou moins reprise dans les religions sémites, par un rite sacrificiel et une réjouissance dans le culte musulman en période automnale 70 jours après le ramadan, ou cette célébration du Yom Kippour chez les juifs , autrefois associée à l’exil ou la mort d’un bouc émissaire et qui survient après 40 jours de privations. Pour les anciens égyptiens, la bête sacrificielle répondant à l’ère astrologique était le taureau Apis qui était noyé sur les bords du Nil en période d’athyr puis enterré pour constituer un Osiris.
Le mythe chrétien répond par une période de 40 jours de jeun pendant le carème en période printanière cette fois avec un repas de poisson le jour de la passion du christ pour commémorer le symbole christique du poisson.
On voit que ces périodes de pénitences sont plus au moins rattachées à la mort astrale d’Orion et au culte funéraire d’osiris qui prévoyait un processus d’embaumement pouvant durer 40 à 70 jours avec un lavage du corps, une éviscération et un assèchement afin d’en constituer une momie ou support durable de projection de la pensée défunte. Cette momification procédait à la recomposition d’un corps idéal et immortel suivant 14 morceaux. Ce nombre osirien est évoqué dans les 14 stations du calvaire qui constituent le chemin de croix du rite catholique, ce qui corrobore une filiation cultuelle avec le dogme héliopolitain. Situé en face d’Heliopolis, le site de Guizeh propose un paradigme graphique avec un chrisme à 60° dont le maillage par les cercles et l’arborescence hexagonale ont été repris pour évoquer certaines relations d’ordre structurel dans la vision macroscopique et microscopique de l’univers.
L’échelle de ces cercles a aussi son importance à en juger par le développement d’un ésotérisme découlant de cette vision géométrique et l’élaboration de temples, notamment celui supposé construit par Salomon ou ceux de la culture hindou-bouddhiste structurés par rapport à l’ouverture Est-Ouest d’un sanctuaire.
On peut retrouver cette organisation dans le zodiaque de Denderah et entrevoir le rôle des femmes, notamment celui d’Isis, qui éduque et protège ou celui de la vierge à l’épi, Hathor, qui charme et inspire grâce au pouvoir de Vénus, soit une étoile de plus à inscrire au registre lumineux.
Pour avoir une idée plus large dans la réinterprétation ésotérique de ce chrisme considéré comme l’arbre de vie et de mort relié au parcours d’osiris, on peut s’aider de cette planche plus synthétique.
Notion de jugement et de libération
Si une branche du chrisme est relative à un axe solsticial engageant un gradient de luminosité entre un point bas en période hivernale et un point haut en période estivale, la chute d’osiris doit suivre une procédure de redéfinition géométrique et de réorientation.
La légende veut qu’osiris ait été enfermé dans un coffre puis noyé, puis intégré à un arbre de construction pour un temple, puis découpé en 14 morceaux et éclaté dans toutes les directions pour enfin être recomposé par la magie d’isis pour enfin devenir un seigneur de la douât capable d’influer sur l’histoire humaine.
D’un point de vue rituel on comprend que le processus de momification engage une transformation du corps afin de le rendre perenne. Sa réceptivité à l’âme du défunt est déterminante si son image est entretenue par les descendants et honorée par des rituels appropriés rendant ainsi la caste religieuse incontournable.
D’un point de vue ésotérique et géométrique, l’homme est lié à la matérialité du carré (coffre). Pour voyager dans l’astral, il doit emprunter un cercle et éviter coins et arrêtes comme le stipule la table d’émeraude. L’archétype humain qui dépend d’un carré d’ordre 14 doit voyager pour se rapprocher du centre par un cercle inscrit dépendant lui même d’un carré nombre par sa diagonale. Depuis le carré d’ordre 5 qui définit le mieux les questions énergétiques et la notion de nombre d’or avec le triangle 3,4,5 dit « triangle égyptien », l’homme dépend donc pour son évolution céleste de cercles dont le diamètre varie suivant une suite arithmétique de premier terme 5 et de coefficient multiplicateur 1,414 soient des cercles d’ordre 14,10,7,5. L’hypothèse géométrique veut aussi que le passage d’un carré à son cercle inscrit s’accompagne d’une diminution du périmètre. Pour un carré d’ordre 14 on aura 12 unités de moins pour la circonférence du cercle inscrit soit le retrait des périmètres des carrés d’ordre 2 (8) et d’ordre 1 (4) et donc la suppression de kephren dans la disposition géométrique de Guizeh. On peut comprendre dans ses conditions pourquoi le corps d’osiris aux dimensions larges d’un carré de 14 peut perdre une structure centrale soient des viscères ou un pénis!
D’un point de vue zodiacale et symbolique dans cette branche descendante du chrisme, le scorpion qui naguère englobait la balance avec la terminaison de ses pinces est là pour réceptionner, couper et se comporter comme un analyste ou un chirurgien mortuaire. Le rôle du sagittaire, symbole de feu est à mon avis d’agir comme un catalyseur énergétique sur la nouvelle recomposition et de permettre le voyage jusqu’en zone hâpy, le verseau où il y aura une dernière rectification avant l’élévation finale.
Proposition d’un fonctionnement énergétique du chrisme
On peut penser que le zodiaque de Denderah par le choix de son bestiaire ou de ses personnages sert une histoire aux interactions multiples. Interessons nous maintenant aux relations possibles entre les figures. L’action du lion a été soulignée précédemment avec un principe énergétique redirigé vers le marcheur osirien et certains acteurs féminins dont Neith, Isis-hathor qui y puisent force vitale et élan (planche A).
Cette étoile par ses dimensions m’a amené à considérer cette fois la partie occidentale, plus obscure et occulte en générant une hypothèse géométrique supplémentaire venant s’appuyer sur l’autre partie de la branche solsticiale. L’étoile du Lion répondant à un cercle de 8.5, je me suis aperçu que le modèle géométrique de Guizeh pouvait répondre à une figure engageant 3 de ces cercles sur la branche solsticiale du chrisme.
L’intérêt cette construction est de constater que le temple central de Khephren s’intègre parfaitement dans la mandorle créée par les disques externes alors que le cercle interne peut rigidifier l’ensemble suivant un cercle circonscrivant le carré d’ordre 6 (6×1.414=8.5). La transposition sur le planisphère de Denderah a été la suivante compte tenu d’un certain décalage initial et de repères indicateurs comme le globe de l’Ogdoade représentant la maitrise des forces chaotiques, ou celui du cercle marquant le fléau de la balance (Couronne boréale).
L’étoile nouvellement trouvée met en lumière de nouveaux acteurs qui interviennent dans le jugement du berger osirien suivant la loi de Maât avec la désignation de la balance et d’un surveillant des pesées ou gardien mortuaire, le molosse noir (Loup). Ce dernier se positionne entre la clémence de Vénus et l’impartialité de Saturne, maître du temps et de la mort. Le centaure muni d’une queue de scorpion et foulant un serpent décoche une flèche en direction du Scorpion. Immunisé vis à vis de son acolyte, le Sagittaire incarne un principe énergétique avec son arc étoilé qui permet peut-être de faire repartir un coeur et d’établir cette conscience spirituelle après la mort grâce au Bah, véritable logiciel de configuration pour le voyage astral. Le Ka qui est un double énergétique du corps avec sa personnalité intrinsèque est alors prêt pour une dernière mise à niveau en Verseau, l’androgyne. Ce dernier, à travers l’image d’un Hâpy hermaphrodite, responsable de la montée des eaux du Nil, intègre l’union du principe masculin et féminin dans un schéma de prospérité. C’est à ce stade sans doute qu’on débarrasse le double osirien du pénis, symbole de fertilisation et attachement au monde matériel puisque dans la fable de Seth contre osiris, on raconte qu’un brochet du Nil (oxyrhynque) vient avaler cet organe pour l’intégrer au milieu nilotique, ce qui de ce fait permet d’associer Osiris à la nature et sa prodigalité dans une croissance végétale très surveillée par l’agriculteur.
Avec la disparition du sexe également, ce n’est pas la rupture d’un lien tangible avec la réalité mais l’ouverture à une dimension spirituelle s’appuyant sur un mental débarrassé de certaines contraintes émotionnelles et affectives. J’aurais l’occasion d’évoquer une autre étoile qui rappelle cette question sexuelle sur le planisphère et que j’ai abusivement appelée étoile de Seth. Est ce que les anciens grecs n’ont pas franchi le pas malgré tout, en faisant de Zeus un dieu pédophile dans son enlèvement du jeune Ganymède par l’Aigle, et semé l’ambiguité dans l’approche symbolique de l’ange. Il est notable qu’une institution s’est ingéniée aussi, à détourner certaines figures féminines du zodiaque original pour leur substituer des centaures lubriques et éleveurs d’enfants ou à pervertir la quête d’immortalité d’Osiris, en introduisant des guerriers comme Héraclès faisant du planisphère un champ de bataille.
Après la mention du Verseau, l’autre trait de l’étoile concerne une partie de la constellation des Poissons et… Cetus , différemment interprétée et dont le servant a été effacé en périphérie du cercle de pierre présenté au Louvre, peut-être en raison de la peur de son association avec Seth, qui incarne l’adversaire (satan) d’Horus dans le mythe égyptien et le mal pour d’autres. On voit que le dieu tutélaire est assis sur un trône, sans visage, avec des cornes dans la zone d’influence de l’astre lunaire. On connait le pouvoir de transformation de Seth qui peut prendre l’apparence d’animaux cruels afin de semer le désordre ou marquer durablement le destin d’Osiris avec le Taureau ruant dans sa direction. Pour les grecs, Cetus correspond à ce monstre marin qui veut dévorer la pauvre Andromède, féminisée pour la circonstance et finalement délivrée par Persée. Pour les juifs, le gros poisson peut être l’émanation d’un dieu vengeur mais clément dans le récit de Jonas et de la baleine. Les religieux chrétiens ont dû être ennuyés quant à eux car Cetus se raccorde à la constellation du Poisson, emblème christique et le sans-tête peut faire référence à saint-jean baptiste associé au bélier et à l’élément aqueux. Les prérogatives de Seth sont sans doute soulignées ici car il reste influent en basse-Egypte et notamment à Héliopolis où l’aspect du soleil couchant (atoum) a été pris en compte. Dans son combat avec son neveu, Seth revendique son oeil gauche lunaire alors que celui ci s’en prend à ses testicules pour montrer que sa mission ne concerne pas une descendance dynastique.
J’ai fini par lui définir une étoile particulière en rapport avec ses activités et sa libido. On a vu qu’Osiris même émasculé pouvait dans le mythe assurer son pouvoir régalien depuis sa douât céleste et consolider des liens familiaux depuis l’au-delà. Ce statut d’Osiris, définitivement obtenu par une décision arbitrale d’Heliopolis (île du milieu) concernant la légitimité du pouvoir temporel de son fils Horus a définitivement condamné Seth à la stérilité monarchique malgré l’aspect débordant de sa sexualité. Le Pharaon reprenant les codes d’Osiris dans l’ancien empire revendique pour lui seul son droit à l’immortalité à côté d’un clergé instruit et plus modeste qui gère le pouvoir économique des temples. La lutte entre le clan dynastique qui hérite du pouvoir sacré et celui de la sphère religieuse et administrative qui hérite de la fonction, la question économique entre sud et nord plus acquis à la cause de Seth, donnent une certaine résonance à cette légende d’Horus contre l’oncle Seth en Egypte. Les archéologues ont constaté qu’avec le temps une révolution s’était opérée également avec la dégradation de l’image du pharaon et une démocratisation des rites funéraires dans la classe dirigeante.
L’homme sethien est vu comme un homme instruit dans la connaissance des 4 éléments, spécialiste de la mort (taureau tueur, scorpion dépeceur), de la science sacrée (thôt, fils de Seth et d’Horus) et de la marche du monde (lutte contre Apophis). Vu comme un androgyne efféminé, brutal en politique mais fin technicien il peut très bien endosser le costume d’Andromède sur lequel repose cette étoile.
On le voit dompter un cheval fougueux, Pégase qui contient l’astérisme du carré, symbole de construction matérielle, faisant de lui un architecte. Géomètre de la science sacrée en disposant à portée de ceinture d’un demi triangle d’or (constellation du Triangle), il a aussi la possibilité d’étudier la galaxie le jouxtant (M31 visible à l’oeil nu depuis la terre) ce qui peut lui attribuer un avantage dans le déplacement en spirale. La nature orientée du chariot (carré) peut également lui donner une force de projection par sa diagonale jusqu’à l’étoile de Capella (Cocher) qui participe par un de ses sommets à l’hexagone d’hiver, structure enfermant la constellation d’Orion et donc intéressant le destin d’Osiris.
Pour revenir au processus spirituel qui intervient après le phénomène d’asexualisation et de stabilisation des pulsions en Verseau, on peut penser que l’âme doit gérer d’autres conflits intérieurs et une redéfinition de ses priorités. La constellation des Poissons doit probablement assurer cette double fonction holistique et inquisitrice sous la coupe de la divinité Cetus, faiseuse de destinées avec son jeu de têtes interchangeables.
Dans l’épisode de la piscine de Bethesda, Jean (5-2,4) désigne un lieu avec 5 portiques pouvant guérir les maux par l’action combinée du principe générateur lumineux et de l’eau fécondante. La souffrance est effacée à condition qu’une volonté de repentance soit appliquée. La constellation des Poissons située dans le voisinage du carré de pégase porte dans sa branche triangulaire une forme annelée qui fait penser à un pentagone. A noter que la figure géométrique liée au 5 et au nombre d’or peut se retrouver dans le dessin de la Baleine (Cetus) et éventuellement celui du Cocher.
Dans l’organisation du tribunal d’Osiris, lors de la pesée du coeur, officiée par Anubis (situé à gauche de Cetus sur le zodiaque), il était fait mention de deux déesses (Remenet et Meskenet) rappelant les prédispositions à la naissance de l’homme ainsi qu’un dieu nommé Shaï, qui était lié à la durée effective du défunt. On peut se demander si ce rôle de juge en rapport avec le Destin n’est pas à mettre à l’actif du personnage lunaire, roi du déguisement, capable de porter à l’occasion une tête de serpent. Dans l’ancienne Egypte le serpent était signe de renaissance et de fertilité. Le cobra femelle quant à lui faisait partie de la panoplie du Pharaon avec l’uraeus, marquant le front royal d’un oeil de Ré protecteur et clairvoyant.
L’ascension
L’ascension chez les chrétiens marque l’élévation du christ 43 jours après sa mort physique dans la période qui suit l’équinoxe de printemps. Elle concerne la partie gauche du zodiaque avec la transmigration d’osiris suivant la branche du chrisme depuis le départ en Verseau/Capricorne jusqu’en partie centrale pour un séjour longue durée ou une réincarnation. La pentecôte n’est qu’un subterfuge pour valider le concept d’étoile pythagoricienne avec un cinquième élément relatif à l’éther ou l’esprit, procédant de l’invisible (air) et d’un principe énergétique (feu). Le signe de croix est probablement dérivé de cette figure géométrique.
L’étoile bleue (planche B) précédemment évoquée pour ses interactions arbitrales vient s’arrimer à la branche solsticiale du chrisme par la constellation du Cygne qui a remplacé sur le planisphère un aigle emportant une grue. Anciennement appelée Avis (oiseau), elle symbolise bien le concept d’envol avec un graphisme se rapprochant d’une croix droite chrétienne. Le cygne également symbole apollinien est l’emblème d’un christ pour les chrétiens qui sauve et guide les âmes. La constellation du Cygne par son repérage permet une sectorisation angulaire de l’écliptique et une affirmation du chrisme dans sa partie glorieuse de la libération de l’âme. L’empereur Constantin, dans sa vision d’une figure dans le ciel s’en inspire pour affirmer ses prétentions et entériner le dogme chrétien quitte à le revisiter pour la question de la naissance, celle de la renaissance (réincarnation) ayant fait l’objet plus tard d’un abandon par l’autorité théologique.
D’un point de vue astrologique la constellation d’orion triomphe dans le ciel d’hiver alors que le soleil est au plus bas sur l’horizon. L’hexagone d’hiver est bien visible de décembre à mars et fait l’objet d’une nouvelle pièce de théâtre pour le public de l’hémisphère nord où l’acteur principal dans une belle chorégraphie monte dans le ciel avec sa forme de sablier caractéristique définie par 7 étoiles très brillantes.
Dans le jeu de carte du Tarot, le fou symbolise la marche d’Orion avec un petit animal indéfinissable rappelant le lièvre Ounet sur le zodiaque de Denderah. Sollicitant sa vigilance, il est ce daïmon dans le sens socratique qui l’aide à déjouer les obstacles. Grattant son « fondement », il est compréhension des formes concrètes et des jeux de piste dans le sens séphirotique en annonçant la porte principale du temple (planche1). Attirant l’attention sur son séant souvent martyrisé lors de son déplacement sur l’équateur il peut désigner la monture (Nébuleuse de la tête de cheval) qui l’aidera à sauter dans le vide pour devenir un cabalier avec l’aide de Seth et de la lune.
Au dessous du Verseau se trouve l’oeuf cosmique selon la vision hermopolitaine réunissant 4 couples mixtes en prise avec les forces élémentaires de l’eau, du vide, de la spatialité et de la nuit. L’observation des mains liées dans le dos des personnages suggère la maitrise des 8 divinités chaotiques en concordance avec Hâpy qui brasse de l’eau de façon mesurée et qui symbolise la réunion du principe mâle et femelle. Un parallèle peut être fait avec l’oeuf philosophique en alchimie qui résulte d’une stabilité entre le Soufre lié au masculin sec et le Mercure de nature humide et femelle. D’une façon imagée Hâpy pourrait séparer le subtil de l’épais dans ses opérations de transvasement en procédant à l’affinage du Mercure volatile conduisant à la quintessence d’un produit, amené à devenir la pierre philosophale. En alchimie le Grand oeuvre consiste à obtenir cette ultime étape en procédant à une transmutation qui correspond symboliquement à la purification de l’âme ou du ka, conduisant au akh ou illumination spirituelle.
Dans cette carte du tarot on comprend que le processus de transmutation passe par une transformation de l’eau en air puis de l’air en feu alors que la concrétisation finale amène le feu à se rapprocher de l’élément terre.
Cette carte peut aussi suggérer un ésotérisme basé sur l’évocation d’un principe catalyseur qui intervient dans le processus de maturation dans la voie sèche du Grand Oeuvre grâce au chauffage.
Le chiffre 17 devient l’association synergique de Sirius (Grand chien) l’étoile la plus brillante du ciel avec Orion caractérisé par ses 7 étoiles. L’ étoile était associée au phénomène de crue nilotique favorable à la fertilisation des rives cultivables dans l’Egyptique antique et au principe lumineux à travers son lever héliaque qui donnait l’impression qu’elle pouvait tirer le soleil. Si au 17 d’Athyr en période du Scorpion et du taureau sacrifié, elle est aperçue au pied d’Orion, elle s’engage à sa réactivation jusqu’en période du Verseau où le chiffre 17 marque la délivrance d’osiris et sa montée au ciel.
Un mysticisme français situerait cette ascension symbolique le 17 janvier pour des raisons invoquant le découpage hexagonal de la France, l’existence d’un méridien/méridienne à partir de sa capitale et la position du soleil au plus bas dans la courbe analemmatique. A cette date, Sirius se lèverait en même temps que le soleil se couche et la constellation d’Orion culminerait dans le ciel plein sud avec l’hexagone d’hiver.
On peut penser dans ce repère qu’elle est un vrai activateur énergétique donnant à Orion sa combativité, sa force mais aussi son sens de la justice comme le montre ce dessin interprété géométriquement où « l’épaule du géant » (Bételgeuse) supportant le fléau est sollicitée et le »pied »(Rigel) permet un délestage vers le centre. Son rôle est ambivalent aussi car elle peut être vue comme un allié responsable de sa mort cyclique.
Sur le bas-relief du planisphère, Sirius fait partie de l’arc de Neith (Grand chien) qui ajuste une flèche et dont la cinétique la prédispose à se recharger à travers le faucon lumineux Horus pour finir dans l’épaule de sah-osiris. Ce dernier doit combattre le taureau Sethien qui va finir par le terrasser avec sa patte antérieure. Neith, l’archère, aurait inspiré les grecs à travers le personnage d’Artémis, la chasseresse à l’arc d’or, qui aurait accidentellement tué Orion, dans une lecture peut-être simpliste du zodiaque égyptien.
Dans la bible chrétienne, le nombre 17 a un caractère funèbre (Jean 17) ou résurrectionnel (Jean 21) avec les 153 poissons (somme des 17 premiers chiffres). On peut citer dans l’art aussi le symbolisme équivoque de la statue de la liberté qui privilégie le côté luciférien par rapport au côté expiatoire de Prométhée ou d’osiris dans une approche des nombres 14 et 17 (1 flambeau pour 7 rais de la couronne).
Le trajet spirituel doit probablement ensuite pousser l’osiris transfiguré et ascensionnel en partie centrale si on oublie maintenant la composante dynamique de la constellation d’Orion, pour rejoindre ce triumvirat Dragon-Petite ourse-Grande Ourse qui s’inscrit dans la mandorle de la planche B.
Le grand cercle central
Lui aussi d’ordre 8.5, il est centré sur le chien Bebon, Baba (Père en arabe) du zodiaque qui l’associe à un dieu de la fertilité égyptien souvent représenté en érection. Perché au dessus de la houe du laboureur, il indique la fertilité masculine et participe au principe d’ensemencement en Peret où la graine osirienne va subir des transformations sous terre pour germer à l’air libre. C’est le principe générateur masculin qui est mis en avant ici et dont on mesure le rayon d’action par les 5 triangles dorés de la grande étoile pythagoricienne (plancheD). Le mâle attribuant le genre masculin, la femme est réduite au principe fécondant dans la prolongation d’une descendance masculine. Isis, archétype de la femme humaine, sera obligée de recourir à la magie divine pour palier l’absence de sexe de son mari afin d’assurer une descendance mâle à osiris. Dans son aspect rayonnant, on devine sa filiation possible avec la branche humaine au sud, sa propension à donner la justice en Scorpion/Balance, sa capacité à régir le milieu du fleuve ou le développement végétal en Hâpy/Verseau, son aptitude à se servir de Sekhmet ou d’Athor près du bélier et sa main mise sur le calendrier politique et agricole avec le faucon Horus juché sur le plant de papyrus (Burin).
« Baba » par l’imagerie du coït introduit la notion de principe créateur et d’émanence. La graine ou semence dans la vision ancienne réunit tous les principes de construction et de développement vital et c’est ce schéma basique qui sert de modèle projectif au dieu osirien dans la sphère agricole mais aussi dans la sphère humaine, la femme étant souvent regardée comme une terre accueillante que vient féconder l’astre solaire plus masculin. Cette association symbolique est encore confortée quand on découvre dans l’architecture de certaines graines ou fruits un rapport avec la spirale d’or et une géométrie sacrée. La pomme qui porte en son sein l’étoile à 5 branches avec des pépins en est un bon exemple et deviendra le fruit convoité du jardin des Hespérides défendu comme par hasard par un dragon dans le mythe grec. Le Vatican a beaucoup utilisé la pomme de pin aussi dans sa vision du temporel et de l’intemporel quitte à en placer une géante dans l’ancienne cour du Belvédère.
La petite étoile mettant en valeur le chien Bebon répond à une logique par son orientation, ses dimensions et son inscription dans le dispositif général. Si j’ai essayé de la relier à l’étoile plus grande par son pentagone central (annexe 1), elle doit répondre à une taille lui permettant de surplomber le temple de Khephren d’ordre 2 contenant l’amorce du Phi et du Pi mais aussi de s’adapter à la mandorle géométrique centrale.
L’inclinaison et la taille relative de cette étoile répondent aux impératifs de l’arche géométrique et de son plateau.
L’arche biblique renfermant les instruments de l’institution politique (tables de la loi) et religieuse (verge d’Aaron) ainsi que la nourriture miraculeuse (hor), avait l’apparence d’un grand coffre dont le dessus plaqué en or symbolisait l’accession de l’homme angélique au divin. Le propitiatoire probablement orienté Est-Ouest en raison de la course solaire avait sans doute pour des questions liées au chrisme (X) les proportions suivantes.
Avec ces indications, l’instruction numérique de la table d’émeraude, l’étude d’une figure typique de l’art islamique qui s’intègre parfaitement au plan d’organisation du site de Guizeh (planche 2), j’ai pu construire cette étoile et la transposer sur le chien ou ourse divine du zodiaque de Denderah (plancheD).
Pour rajouter d’autres combinaisons symboliques possibles entre géométrie sacrée, arithmétique et astrologie, il faut souligner la forme de la constellation de la petite ourse qui ressemble à un chariot avec un carré long, le rappel du chiffre 7 pour les 7 étoiles qui la composent comme un certain Orion, l’inscription de la polaire sur la queue d’un ours féminisée, la vision d’Ezéchiel… etc.
Il est certain aussi que la polaire passant du sein de Taouret (Thuban) à la queue d’un chien, les anciens égyptiens se soient un peu inquiétés de la tournure du monde, les chrétiens ne se privant pas de leur côté il y a 2000 ans de diaboliser le dragon. Dans l’ancienne définition c’est la grande ourse qui incarnait la virulence de Seth avec 7 étoiles pour la patte antérieure du taureau très surveillée par Taouret la déesse hippopotame. Avec une polaire bien ancrée en petite ourse maintenant, le chien Bebon pourrait désigner un juste milieu entre un principe mâle ardent assez instable et un autre plus féminin et construit. Si les anciens alchimistes parlaient parfois du dragon pour désigner le Mercure des philosophes, le sel appelé aussi « feu secret des sages » permettait de stabiliser le mélange du feu acqueux entre Soufre et Mercure.
Rôle du dragon et interprétation générale
Taouret, représentée sous la forme d’un hippopotame femelle avec une coiffe crocodilienne et un couteau de sage femme, reprend le dessin de la constellation du dragon et sa taille imposante sur le disque, marque son importance dans la mythologie égyptienne.
Au temps de la construction des pyramides de Guizeh, la polaire était en son sein avec Thuban (alpha draconis) et la forme carré de la tête serpentiforme se recroquevillait sur le pôle nord de l’écliptique. La branche solsticiale du chrisme passant par la tête du serpent et le haut de sa coiffe occupée par Eltanin (Rastaban) lui confère un pouvoir énergétique indéniable comme pour l’hydre, autre serpent femelle domestiquée par le lion en partie sud est.
L’hippopotame, autrefois abondant sur tout le cours du Nil était à la fois craint pour sa furie et son appétit dévastateur mais aussi salué dans la protection déterminée de sa progéniture. Divinisé, il incarne dans son aspect mâle la violence de Seth et dans son aspect femelle la bienveillance de Taouret, protectrice des naissances et grande administratrice de la fécondité féminine. C’est probablement cette généticienne et accoucheuse qui aide Isis transformée en vautour (Nekbeth) dans son effort de procréation posthume conduisant à la naissance d’Horus, le fils héritier d’Osiris.
On la voit sur son trône au sud apprenant à son enfant à se tenir debout puis à devenir ce guide marcheur, sahou-osiris avec les attributs du pouvoir de son clan. C’est l’archétype de la femme humaine, mère et amante, nourricière et éducatrice. D’un point de vue astrale, elle siège sur Canopus (pilote d’Osiris), la deuxième étoile la plus brillante après Sirius.
Si on considère les trois cercles d’ordre 8.5 de la branche solsticiale comme un processus énergétique visant un traitement ontologique de l’homme, on peut se rappeler la conception ternaire du psychisme humain développée par Platon avec trois principes s’appliquant chez l’individu à savoir l’Epithumia (désir corporel et mental), le Thumos (souffle ou élan de courage) et le Logistikon (raison ou part immortelle de l’âme).
Si, dans l’analyse de ce symbolisme géométrique, le Lion peut reprendre à son compte des valeurs de coeur et de courage avec une énergie orientée vers la force physique et la volonté consciente, la sphère du Cygne quant à elle est éminemment plus complexe avec une énergie liée à la vitalité et la psyché, soit effectivement cette emprise de la chair sur l’inconscient. Cette partie interessant l' »Epithumia » a beaucoup intéressé l’église chrétienne faisant de ses prêtres de véritables psychologues de l’âme humaine. En poussant le raisonnement jusqu’au stade final et donc à son point de résolution centrale on retrouvera alors une énergie spirituelle débarrassée de certains court-circuits émotionnels (animus et anima de G.Jung) mais avec ici une spécialisation tripartite dans la composition ternaire générale, qui peut faire penser à la trimurti hindou ou la trinité chrétienne.
Pour revenir au zodiaque de Denderah et au cheminement du Ka en prise avec le Bah pour devenir le Ahk, on va donc trouver en zone centrale un triumvirat de sages avec des orientations différentes suivant Taouret (Dragon), Bebon (Petite Ourse) et Seth ( Grande Ourse). Après avoir parlé de Bebon et de son principe créateur dualiste, le dragon incarne maintenant dans ce trio de choc, l’intelligence constructive et durable face à l’intelligence dynamique et adaptative de Seth qui s’appuie sur l’évolution de la matière. A force d’avoir constamment poussé le dragon dans ses retranchements en prônant la rédemption et la fatalité d’un système cyclique, l’église chrétienne s’est enfermée dans un paradigme ancestral en niant la potentialité d’un progrès humain tout en ostracisant les femmes. Dans cette vision, l’homme universel s’est débarrassé de son cordon ombilical en oubliant qu’il était aussi dépendant d’un macrocosme cosmique en perpétuel changement. Le christ ne devient un prophète que le temps d’annoncer une ère zodiacale (homme à la cruche/Verseau) ou la fin des temps avec le cavalier noir muni de la balance (Scorpion). Naissant au solstice d’hiver en dehors d’un contexte hydraulique et géographique, il dénature une partie du chrisme basée sur une régénération de la matière comme osiris et l’insufflation d’une vie orientée avec Isis.
Conclusion
En explorant certaines possibilités graphiques sur le planisphère de Denderah avec le site de Guizeh en filigrane, on a pu établir des connexions symboliques sur lesquelles viennent s’appuyer certaines religions monothéistes, le principe lumineux par exemple dans la religion chrétienne et judaïque ou la mystique des nombres dans la religion musulmane. Alors que dans notre système actuel, le fils de l’Homme devient Hâpy ou retrouve des ailes en Verseau avec une main mise sur son milieu naturel, j’aimerais à mon tour me livrer à une interrogation métaphysique sous forme graphique concernant notre futur commun.
Est ce que l’Homme aspire à rester une étoile chrismique détachée de sa base ou à devenir une extension du vivant dans tous les aspects de l’univers?
En attendant, continuons de souhaiter bon vent au marcheur!
PHIM